La relation entre l’homme et le loup a débuté il y a 15 000 ans. Mais comment, au fil du temps, l’animal sauvage s’est-il fait chien ? Étayée de découvertes scientifiques, une fascinante épopée.
Nu ou barbu, grand modèle ou miniature, de chasse, de garde ou de traîneau… Près d’un milliard de chiens vivent aujourd’hui sur la planète. Ils font partie de notre quotidien, au point de nous être devenus indispensables. Pourtant, avant que l’homme ne les façonne, les chiens n’existaient pas dans la nature.
Comment avons-nous transformé leurs lointains ancêtres, les loups ? De quelle façon sont-ils parvenus à communiquer avec nous ?
L’épopée débute à la préhistoire lorsque des individus prélèvent des louveteaux dans leurs tanières pour les apprivoiser. Trois foyers de domestication apparaissent, en Europe de l’Ouest il y a 15 000 ans, puis en Chine et en Sibérie, et enfin au Proche-Orient.
Au néolithique, le chien remplit plusieurs fonctions. Partenaire social, il est aussi utilisé pour la garde du troupeau, mais sera mangé en cas de disette.
Au fil du temps, la morphologie du loup s’est transformée pour s’apparenter à celle de nos chiens modernes.
Aujourd’hui, il en existe quatre cents races – une diversité unique au monde au sein d’une même espèce.
RELATION FUSIONNELLE
Pour retracer l’aventure de la domestication du chien et décrypter l’origine de cette longue histoire, archéozoologies, biologistes, éthologues et généticiens se sont lancés dans une passionnante enquête autour du monde.
Les chercheurs expliquent, par exemple, comment les chiens sont capables de comprendre les expressions humaines, les émotions et les intonations des voix.
Une connexion si particulière qui a donné naissance à ce que les scientifiques appellent désormais « la société homme-chien ».
Mais cette relation ne serait-elle pas un peu trop fusionnelle ?
La domestication du chien a entraîné une dépendance à l’humain. Le chien, face à une difficulté, renoncera rapidement et demandera de l’aide l’humain.
Une Étude Scientifique mené à Budapest avec un chien capable de rester calme et sans bouger dans un IRM, démontre que le chien tout comme l’humain traitent de manière très similaire les émotions et les intentions vocales.
Les chiens ont la capacité à se focaliser sur l’humain pour interpréter les signaux qu’il émet et cette petite chose leur a permis de conquérir le monde.
C’est à dire que le chien est capable de comprendre nos intonations…
COMMUNIQUER SANS PARLER
La Docteure Zsófia VIRÁNYI (Docteur en éthologie) a mené une étude scientifique qui révèle que les chiens communiquent avec l’homme par le regard.
Exemple : 2 assiettes sont posées au sol, celle de droite avec friandise, celle de gauche vide, à chaque fois, pas d’inversion d’assiette.
Un contact visuel et gestuel est établi avant de commencer l’exercice.
>> test 1 : le chien est guidé par la gestuelle (le guide a les yeux ouvert) vers la gamelle de droite avec une friandise = le chien se dirige vers l’assiette en question et mange sa friandise.
>> test 2 : un chien est guidé par la gestuelle vers la gamelle de droite avec la friandise mais le guide a les yeux fermés = le chien se trompe il part vers l’assiette de gauche vide avant d’aller vers l’assiette de droite ou il y a la friandise.
Conclusion : le contact visuel pour le chien est très important pour ne pas dire indispensable
Cette même docteure a entraîné un chien à recevoir une friandise à chaque fois qu’il repéré sur un écran un visage souriant et sans difficulté le chien trouve les bonnes images.
Conclusion : les chiens tirent beaucoup d’informations des émotions que les humains affichent sur leur visage. Ils captent nos émotions.
UNE RELATION NAISSANTE DANS LE REGARD.
Une récente étude révèle que dès que les humains et les chiens se regardent dans les yeux leur taux d’ocytocine (hormone de l’amour et de l’empathie) augmente de 30%.
Sécrété par l’hypothalamus. Cette hormone permet de renforcer l’optimisme et la confiance du chien, comme s’il était encouragé par la présence d’un humain. Les gestes amicaux et les attentions vocales produisent également de l’ocytocine.
D’après le Professeur Tove FALL (épidémiologiste), les propriétaires de chiens ont une espérance de vie plus longue que ceux qui n’ont pas de chiens.
CERTAINS SERAIENT PLUS ENCLIN A NOUER UNE RELATION AVEC UN CHIEN.
Une étude menée avec 35035 couples de vraies ou faux jumeaux suggère que nos gènes pourraient jouer un rôle majeur sur notre décision de vivre ou non avec un chien. Tous les humains ne sont pas identiques, ils n’ont pas tous la même facilité à domestiquer les animaux et à travailler avec eux. Si vous voulez que des chiens vous assistent pour diverses tâches et si vous avez un chien qui a peur de vous, que vous n’interagissez pas avec lui de manière bienveillante, il y aura une limite à sa capacité à exécuter une tâche.
Les résultats de cette étude démontrent que le patrimoine génétique d’une personne pourrait avoir une grande influence sur le fait de posséder ou non un chien.
Le chien reste l’espèce la plus performante sur terre grâce à sa capacité d’adaptation.